9 Novembre 2015
Christophe Boltanski (Image AFP)
Pour un premier roman, "La Cache" frappe fort. Déjà largement remarqué lors de sa sortie en août dernier, il a été salué par la critique de la presse et très apprécié par les lecteurs. Son auteur Christophe Boltanski, grand reporter au Nouvel Obs, décrit ici l'histoire de sa famille pendant l'Occupation.
Son grand-père, juif converti au catholicisme, doit se cacher au sein même de l'appartemment luxueux de sa propre famille, se contenter d'un réduit d'un mètre vingts pour vivre. La peur et le déracinement font bientôt place à des névroses que l'auteur dépeint avec bouleversement mais sans jamais s'appitoyer sur le sort de ceux qui lui sont chers.
La grande maîtrise formelle de cet ouvrage, le tact du style de Christophe Boltanski et sa facilité à manier des émotions complexes auront séduit le jury exclusivement féminin du Prix Femina 2015, permettant à "La Cache" de rafler ce prestigieux prix littéraire de 7 voix contre 4 en défaveur de Charif Madjalanie et sa "Villa des femmes".
Et pour finir de vous convaincre de l'intérêt de ce livre, je vous laisse avec la quatrième de couverture :
"Nous avions peur. De tout, de rien, des autres, de nous-mêmes. De la petite comme de la grande histoire. Des honnêtes gens qui, selon les circonstances, peuvent se muer en criminels. De la réversibilité des hommes et de la vie. Du pire, car il est toujours sûr. Cette appréhension, ma famille me l'a transmise très tôt, presque à la naissance.
Que se passe-t-il quand on tête au biberon à la fois le génie et les névroses d'une famille pas comme les autres, les Boltanski ? Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français, mais voilà la guerre qui arrive, doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un "entre-deux", comme un clandestin ? Quel est l'héritage de la peur, mais aussi de l'excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d'ombre qui aurait pu tout engloutir ?"
Bonne lecture !
Commenter cet article